C3 / LYON – DENIZLISPOR : 0-1

La centième de la honte

12 décembre 2002 - Aurélien CANOT

Comme la saison dernière, Lyon s’est fait sortir bien plus tôt que prévu de la scène européenne. Battus sur leur pelouse par la modeste équipe de Denizlispor, les Lyonnais n’auront même pas passé l’hiver. Lamentable au vu des ambitions affichées par le club. A voir aussi, le film du match

Confortablement installé dans la tribune présidentielle, Jean-Michel Aulas peut se prendre la tête à deux mains. Pour l’emblématique président de l’Olympique Lyonnais, il est inutile de tenter de masquer sa déception. En ce soir de centième pour le club rhodanien (NDLR : Lyon disputait, jeudi soir, son match n°100 en Coupe d’Europe), la désillusion est là et bien là. Et il ne sert à rien de se pincer. Monsieur le Président, Messieurs les supporters, joueurs et dirigeants, un cauchemar risque de hanter désormais vos nuits hivernales : l’OL, tout récemment reversé en C3 après son échec (déjà) en C1, est de nouveau éliminé au stade des seizièmes de finale. Le bourreau de Le Guen et ses hommes a pour nom Denizlispor, neuvième du championnat turc…

Le fait que les Lyonnais se soient installés pendant plus d’une heure dans la surface adverse n’enlève rien à l’énorme contre-performance constituée par cette bien peu brillante élimination face aux partenaires de Tandogan. En grands favoris expérimentés de ce match, les coéquipiers de Jérémie Bréchet auraient dû se tenir à prendre les choses en main dès le coup d’envoi. Au lieu de cela, ce sont les Verts de « Deniz », bien peu impressionnés par le contexte, qui ont appliqué d’entrée un pressing haut gênant la relance des défenseurs lyonnais. Après une première frappe de Ozkan hors cadre (1ere minute), l’adversaire de l’OL a pu stopper ce pressing au bout de cinq minutes.

Soit le temps qu’il a fallu au buteur maison Ozkan, profitant d’un moment d’apathie de Chanelet puis Edmilson pour propulser d’un tacle glissé un centre à deux à l’heure de Hietanen dans le coin droit de la cage de Lyon (5eme) et inscrire l’unique but de la rencontre. Sans surprise, Calimbay, trop heureux de ce déroulement, a tout de suite ordonné à ses joueurs de ne plus faire que défendre et l’OL, parti à l’abordage dès cette ouverture du score, s’est constamment heurté, comme à l’aller, à onze joueurs formant un bloc défensif infranchissable. A lui tout seul, Heinen s’est attaché à écœuré les tireurs lyonnais les moins maladroits (Luyindula, Diarra, Carrière, Anderson…). Que le but de Vairelles ait été accordé ou non (faute d’Anderson sur Cimen) ne change rien à l’affaire. Ni au nouvel échec d’Aulas et de ses ambitions européennes. L’OL voulait atteindre les quarts de finale de la Ligue des Champions. L’OL souhaitait poursuivre sa route en Coupe de l’UEFA jusqu’en demi-finales. Finalement, Lyon reste à quai. En gare des seizièmes. Inquiétant.